Sensations fortes en avion de chasse

Quand on m'a offert mon dernier cadeau d'anniversaire, j'ai cru à une hallucination. Et j'arrive encore à peine à y croire, même après l'avoir expérimenté ! Pensez donc : j'ai réalisé un vol en avion de chasse ! Si vous imaginez que c'est une activité à sensations, vous êtes encore loin du compte. Je m'étais préparé plusieurs semaines à l'avance, mais rien ne m'avait préparé à un tel choc. Première surprise: l'habitacle serré dans lequel on entre. Pourtant, il n'est pas exigu. En réalité, on éprouve plutôt l'impression d'être en symbiose avec le Fouga (l'ancien avion de chasse de la Patrouille de France). Je fais l'impasse sur les préparatifs : la mise en place des harnais du siège éjectable, le staff qui me ressasse en même temps son fonctionnement (déjà vu durant le briefing), mon corps fermement sanglé sur le siège, l'installation du casque à visière... Le staff attache les verrières et s'éloigne. Tout est en place, on s'apprête à décoller. Sublime moment de calme avant la tempête. L'aviateur demande l'assentiment pour décoller à la tour, rejoint la limite de la piste... puis c'est parti. Gaz à fond ! La poussée n'a rien à voir avec ce que j'ai déjà pu connaître lors de vols classiques, mais n'est pas aussi violente que prévu. Le tarmac s'éloigne déjà sous l'appareil. On commence par un vol à basse altitude, très tranquille. Mais évidemment, ce n'est que le hors-d'oeuvre : la partie que j'attends le plus doit encore venir. Puis commencent les figures aériennes. Dès le premier virage serré, les G me compriment : une poussée sur le torse et les épaules. J'ai l'impression de m'enchâsser dans mon siège. Les manoeuvres s'enchaînent les unes aux autres, et la compression est à présent sur tout le corps. Cinq G, cela donne l'impression que je pèse cinq fois mon poids réel. A ce moment, je fais à peu près 310 kg ! Je me raidis tant que je peux afin d'éviter le voile noir. J'enttends mon coeur cogner à l'intérieur comme s'il voulait sortir de ma poitrine. Passages sur le dos, tonneaux, virages, vrilles... J'ai l'impression d'être dans un mixeur à pleine vitesse. Après quelques secondes, je perds tout sens de l'orientation. Après quelques minutes, j'ai la bouche sèche comme jamais, et mon corps suinte de sueur. Ca s'interrompt aussi violemment que ça a commencé, et je reprends mes esprits. La fatigue s'abat sur moi, je grelotte. Le pilote me laisse retrouver mon calme. Puis me demande à peine trois minutes plus tard si je suis favorable pour une autre série de figures. La bouche pâteuse, je réponds positivement. Je sais que je vais être malade mais je ne peux m'en empêcher. Vingt minutes et un sac à vomi plus tard, je suis descendu de l'appareil, les jambes en coton et le teint cireux. Je tremblais de partout, j'avais la nausée, et j'étais épuisé. Et pourtant je n'hésiterais pas une seule seconde à recommencer. Les êtres humains sont tout de même bizarres... Pour ceux qui voudraient faire la même expérience, je vous recommande ce site de vol en avion de chasse.