Avec une queue en V

Samedi dernier, j'ai satisfait un rêve de gosse : j'ai volé à bord d'un avion de chasse. Une expérience extraordinaire que je me devais de vous raconter ! Ca s'est déroulé à l'aérodrome de Pontoise. Je me suis présenté au matin, un peu impatient (on le serait à moins !). Après un briefing où un instructeur m'a présenté l'appareil (un Fouga Magister) et les consignes de sécurité, j'ai enfilé ma combinaison de vol puis me suis rendu sur le tarmac. C'est là qu'il m'attendait, avec sa drôle de queue en V : le Fouga. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un avion mythique, puisqu'il a servi à la Patrouille de France pendant plus de vingt ans (avant qu'elle ne passe à l'Alpha Jet). Le ventre noué, je me suis hissé à bord de l'appareil et harnaché au siège. Quelques minutes plus tard, on était parti. Niveau sensations, je dois dire que le décollage fut un peu décevant. Je m'attendais à me retrouver scotché à mon siège, mais la poussée initiale est en fait linéaire. On a commencé par un vol de découverte, idéal pour profiter de la vue et faire le plein de photos (j'avais commandé une vidéo du vol, mais je ne pouvais résister à l'envie de photographier). On a enchaîné avec un vol à basse altitude, ce qui permettait de profiter un peu plus de la sensation de vitesse. Là, j'ai rangé mon appareil pour profiter pleinement, d'autant que la phase la plus attendue approchait à grands pas. Puis c'est arrivé : le pilote m'a demandé si j'étais prêt pour la phase acrobatique. La gorge nouée, j'ai répondu que oui. J'avais lu de nombreux retours d'expérience sur internet, mais ne savais malgré tout pas trop à quoi m'attendre. Mais mes craintes se sont rapidement dissipées : on n'a même plus le temps d'avoir peur quand il y a autant de sensations qui vous traversent ! On a commencé par un sympathique petit looping. Nous sommes montés à toute vitesse, et en quelques secondes, nous sommes passés de 1000 m à 2000. A ce moment-là, la pression est monstrueuse : c'est comme si tout le corps voulait se fondre dans le siège. Tandis que nous grimpions à la verticale, notre vitesse a progressivement décrû. Une fois au sommet du looping, je me suis donc retrouvé à l'envers, maintenu au siège par la vitesse. Notre vitesse n'était pourtant plus que de 100 km/h (alors qu'elle atteignait 600 km/h au début de la boucle : vous comprenez pourquoi on est scotché à son siège). Quelques secondes de suspension en plein ciel, la tête à l'envers. Puis l'appareil a entamé sa chute, tout simplement incroyable. A nouveau l'impression que mon corps veut fusionner avec mon sièige. A peine sorti du looping, le pilote m'a demandé si j'étais toujours partant pour aller plus loin. J'ai dégluti mais j'ai courageusement répondu par l'affirmative. Les figures se sont alors enchaînées et j'ai tellement perdu le fil que je serais incapable de vous dire dans quel ordre les figures se sont faites. Boucles, looping, vol sur le dos : je n'arrivais même plus à distinguer le sol du ciel, tellement les axes basculaient à chaque seconde.. A peine avions-nous fini une figure qu'une autre suivait. Pourtant, malgré l'intensité des évolutions, je savourais pleinement. La perte de contrôle était totale, mais je n'avais pas peur. Tout allait tout simplement trop vite pour avoir peur. Ne restait donc que les sensations à vivre. Lorsque je suis revenu au sol, j'avais les jambes flageolantes, mais j'étais le plus heureux des hommes. Si vous êtes mordu d'adrénaline, c'est une expérience que je vous recommande sans hésiter. Retrouvez plus de renseignements sur l'organisateur de cette activité de vol en Fouga Magister.