La faim de cuisiner

Le week-end dernier, j'ai assisté à un cours de cuisine à Lille. Et là, si vous ne vous tapez pas la tête contre les murs en lisant ça, c'est que vous ne faites pas partie de mon entourage. Parce que c'est une nouvelle réellement choquante, voyez-vous. Jusqu'à tout récemment, le fait de m'imaginer faire un cours de cuisine était aussi difficile que d'imaginer Gandhi danser la Macarena en tutu ! Pendant des années, j'ai détesté tout ce qui touchait de près ou de loin à la cuisine. Je laissais ma chère et tendre s'en occuper (quitte à accepter toutes les autres corvées ménagères en échange). C'est simple, quand j'essayais de cuisiner, j'avais l'air d' un chien à qui on parlerait de physique quantique. Les rares fois où mon épouse me demandait d'être son assistant, elle s'en mordait les mains rapidement. J'étais un cauchemar vivant en cuisine. Ca finissait d'ailleurs le plus souvent de la même manière : elle m'invitait à m'éloigner des fourneaux à coups de cuiller en bois. Aujourd'hui, je ne comprends plus trop cette peur panique que j'avais chaque fois que je devais cuisiner. Le fait de cuisiner prenait à chaque fois des proportions extravagantes. Je doutais de moi pour les gestes les plus rudimentaires. Peut-être est-ce dû au manque d'éducation en la matière (ma mère était sans doute la pire cuisinière du monde). Mais récemment, le goût de cuisiner m'est venu. Sans raison apparente. Simplement, c'est arrivé, comme ça : un jour, j'ai eu envie de préparer le repas du soir. Rien de bien compliqué, hein : des tagliatelles. Et bien, même ça, j'étais capable de le rater : ça a été une catastrophe, au point que mon plat a fini à la poubelle. Mais deux jours plus tard, j'ai voulu faire une autre tentative. Et le surlendemain. Et le jour d'après. Ma femme a perdu deux kilos en une semaine tellement mes plats étaient atroces, mais petit à petit, je me suis amélioré. Du coup, ma femme m'a finalement proposé ce cours de cuisine à Lille. Dites-vous bien que si vous êtes un zéro aux fourneaux, il y a de l'espoir ! Si j'ai pu m'y mettre, alors n'importe qui peut s'y mettre !