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Gunnar
7 mai 2015

Ou en sont les valeurs de la république ?

Larcher et Bartolone, deux rapports sur le même sujet remis à l’Élysée : la République et ses valeurs. Eh bien, ce n’est pas la même chose ! Pour quelle raison un secrétaire d’État français — qui plus est celui chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire — est-il allé « se recueillir au cours d’un voyage mémoriel » à Sétif, en Algérie (où, le 8 mai 1945, des activistes profitèrent des cérémonies de la victoire pour se soulever et provoquer un massacre), d’où vient ce besoin de se repentir et de s’agenouiller au nom de la France ? Pourquoi la ministre de l’Éducation nationale estime-t-elle urgent de mettre à nouveau le feu à l’École en rendant ses programmes plus illisibles encore qu’ils l’étaient alors qu’un collégien sur quatre ou cinq ne sait toujours pas lire ou écrire correctement à l’entrée en sixième ? Pourquoi le premier ministre veut-il, au nom de la bonne conscience et de l’antiracisme, tordre le cou à la liberté d’expression en menaçant d’envoyer en prison les voix discordantes ? Pourquoi les gouvernements européens sont-ils incapables d’avoir une réponse commune, cohérente et durable, pour dissuader les trafiquants mafieux de transformer la Méditerranée en cimetière de migrants ? Les réponses à ces questions existent. On les trouve dans les deux rapports que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Claude Bartolone et Gérard Larcher, ont remis la semaine dernière à François Hollande. Celui-ci leur avait demandé leurs réflexions sur les « valeurs et l’appartenance républicaines » à la suite des événements de janvier. Ils n’ont pas remis un texte mais deux. Un texte commun eût été un compromis mollasson sans vertèbres. Au moins, nous avons là deux réponses, l’une de gauche, l’autre de droite. La comparaison révèle qu’entre les deux, c’est le jour et la nuit. La gauche traite des effets, la droite revient aux causes. Pour « réaffirmer la citoyenneté », Claude Bartolone, le socialiste, veut ouvrir un débat sur le vote obligatoire — sans doute parce que les jeunes ne votent pas assez à gauche. Si l’on ne vote ni par adhésion ni par choix, on devra voter sous la menace d’une amende. L’abstention aux élections ou l’absentéisme scolaire, c’est pareil : « Notre République est aujourd’hui malade du phénomène de repli, de cloisonnement, d’entre-soi, dit Bartolone, et la reproduction sociale n’y faiblit pas. » Comment “décloisonner” ? Par l’« engagement citoyen » : les associations, c’est le salut ! Créons un « droit à l’engagement associatif », multiplions les associations subventionnées, ouvrons des « maisons de l’égalité », des « guichets uniques d’accès au droit », tout en conduisant à l’école « une pédagogie active de non-discrimination »… Mais sur les causes de ce « repli » et de ces « cloisonnements », de l’« apartheid » dénoncé par Manuel Valls, sur les grands absents des marches du 11 janvier, on peut toujours chercher, Bartolone n’en dit rien. Il s’exprime par sous-entendus, là où Larcher, l’UMP, « nomme les choses » : « L’engagement républicain, dit-il, est indéfectiblement lié à la réaffirmation des repères de notre société et à la restauration de l’autorité et du sentiment national. » Qui sommes-nous ? Bartolone ne se le demande même pas ; Larcher répond : une nation. Son rapport s’intitule : “La nation française, un héritage en partage”. D’où vient donc le problème ? Larcher parle démographie, fécondité, immigration, chômage : « Avec 3,3 millions de ressortissants étrangers et 2,3 millions de Français par acquisition et nés hors de France, c’est d’abord le pragmatisme qui impose de maîtriser les flux migratoires, condition de la réussite de notre politique d’intégration, laquelle est un devoir par rapport aux valeurs que nous portons. » Or, notre modèle historique et « assimilationniste » est « récusé par une partie des populations immigrées ». Alors ? On laisse faire, ou bien on endigue les « franchissements irréguliers des frontières de l’espace Schengen ». Lesquels, après avoir triplé en 2014 par rapport à 2013, ont encore augmenté de 250 % au début de cette année par rapport à la même période de 2014. Avec cette prévision du directeur exécutif de l’agence Frontex : « Entre 500 000 et 1 million de migrants attendraient sur les côtes libyennes pour en faire de même » !

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Gunnar
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